CREATION 2008 - 2009: RUDERALE
Rudérale
Une création pluridisciplinaire
de
Catherine Cocherel et Antoine Le Menestrel
Production: Compagnie Lézards Bleus
Comédiens-acrobates : Antoine
Le Menestrel, Jutta Knödler, Catherine
Cocherel
Musique : Vincent Lambert
Régie sol et tournée : Jean-Luc
Bichon
Accordiste : Sébastien Valancogne
Un pur moment de poésie visuelle,
une danse de façade insolite nourrie
de verticalité, qui lie installation
végétale et arts de la rue.
Une coulée verte, jardin suspendu
transformant nos brutes et monotones architectures
pour que nous puissions porter un nouveau
regard sur l'esthétique urbaine.
La liane végétale est l'élément
plastique ; le corps, lui, est le pinceau
et l'architecture la toile où se construit
une vie inattendue. Les chorégraphies
rythmées des jardiniers acrobates,
occupés à tisser une « Rudérale »,
créent un véritable langage
visuel.
Les habitants et les spectateurs sont conduits
dans un univers hybride, nouvel état
sauvage empreint d'une esthétique universelle.
Ce spectacle nous donne à voir un lien
subtile, éphémère. Cette
culture invasive transmet sa poésie
de fenêtre en fenêtre et fait
éclore le visage des habitants aux
regards lumineux des spectateurs.
C'est une rencontre particulière entre
les citadins et les artistes, une expérience
unique où la nature prend sa place
au sein de nos cités.
Arguments artistiques
Depuis quelques années, nous
voyons apparaître des murs végétaux
sur quelques prestigieuses architectures.
Par cette création nous nous interrogeons
sur notre rapport à la nature et à
quelle nature nous faisons place, dans nos
villes de plus en plus bétonnées.
Inscrit dans la filiation des spectacles de
danse de façade et du land art, cette
création pluridisciplinaire investit
l'espace urbain comme les plantes rudérales*.
Elle comporte plusieurs dimensions :
Une dimension plastique et gestuelle où
nous donnons vie à une nouvelle plante,
la « Rudérale »
afin qu'elle envahisse les façades
austères de nos cités. Cette
« Rudérale »
est composée de lianes brodées
avec des herbes que l'on trouve aussi bien
sur les bords des routes, qu'entre les pavés
ou sur les décombres. Le lieu investi
sera transfiguré à travers un
jeu d'écriture murale mêlant
chorégraphie, théâtre
et développant des lignes, des tissages
et des volumes végétaux.
Une dimension sonore où se mêleront
les sons de la ville, des appartements, de
la nature pour nous plonger dans une musique
urbaine.
Mais aussi une dimension sociale via l'interaction
créé avec les habitants. Il
s'agit de partir à la rencontre des
habitants des immeubles sur lesquels nous
aimons lézarder, et de créer
entre les artistes acrobates paysagistes et
les habitants un lien végétal,
éphémère et poétique.
La liane, élément de liberté,
sera notre palette graphique, nos corps, des
pinceaux sur la toile de l'architecture. La
liane sera notre cordon ombilical, véritable
terreau de vie reliant les humains à
la poésie.
*Le nom donné à cette création
provient des plantes rudérales :
« Les plantes rudérales
appartiennent aux décombres, lieux
ouverts, bouleversés, caillouteux offrant
lumière et disponibilité d'expression.
On parle souvent d'individus pionniers, êtres
venus à la conquête des sols
abandonnés ou nus.
On peut voir émerger une Rudérale
d'une fissure de l'asphalte, d'un redan du
bâti à dix mètres de haut,
sans autre nourriture que l'eau du ciel, les
poussières organiques de la ville et
le bon CO2; elles adorent la pollution; c'est
un bio-indicateur de l'atmosphère irréspirable.
Clément Gilles, Eloge des
vagabondes, Herbes, arbre et fleurs à
la conquête du monde, Nil édition.
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